Saint-Denis, le 6 octobre 2000
Avec les familles expulsées d'Aubervilliers
Déclaration du SDEN-CGT Educaction 93
Le bureau départemental du SDEN-CGT Educaction 93 a débattu dans sa réunion du 6 octobre 2000 du problème des familles expulsées ou menacées dexpulsion par lOPHLM et la municipalité dAubervilliers ainsi que de la situation des enfants en âge dêtre scolarisés.
Le Bureau départemental a pris connaissance des faits et positions antagoniques qui se sont exprimées (comité de soutien, municipalité, syndicats, associations, etc.)
Nous ne pouvons accepter que des familles restent à la rue dans le dénuement le plus total et que lobligation scolaire ne soit pas respectée
Nous tenons à bien situer la responsabilité de chacun. Qui est responsable dune escroquerie ? Ceux qui en profitent ou ceux qui en sont les victimes ? Les escrocs et les marchands de sommeil qui louent à des prix exorbitants des logements minuscules profitent largement de la pénurie de logements, de lattente interminable pour obtenir un logement décent. Ce nest sans doute pas la première fois que des escrocs ouvrent des appartement vides contre rétribution. Que font les pouvoirs publics ?
Reste que les familles dont lexistence est fragilisée
sont las des hôtels meublés, des hébergements provisoires et insalubres. Peut-on
leur reprocher de chercher à se sortir de cette situation ?
Reste que les enfants sont déscolarisés en contradiction flagrante avec lobligation
scolaire inscrite dans la Constitution. Le plan pour la réussite scolaire
en seine-Saint-Denis doit concerner tous les enfants et jeunes du département
sans exception.
Linspection dacadémie a la responsabilité dobtenir et de débloquer les moyens nécessaires pour cela.
Il y a une urgence humanitaire et une solidarité sociale à exercer au delà de toute autre considération.
Certes le problème de la politique du logement ne concerne pas quAubervilliers et doit être posé au niveau de lIle-de-France.
Mais dans lattente, nous formulons auprès de lInspection Académique, de la Municipalité, de la Préfecture, les exigences suivantes :
relogement immédiat dans des conditions décentes des 20 familles actuellement à la rue, jusquà relogement définitif ;
arrêt des expulsions programmées et rétablissement de lélectricité jusquau relogement définitif des familles ;
scolarisation immédiate et à proximité de tous les enfants.