Saint-Denis, le 21 avril 2000
Déclaration du Bureau Départemental du SDEN-CGT 93
Les LP ont mené ces dernières semaines une action de grève, le plus souvent reconductible, dune ampleur rarement atteinte auparavant dans ce secteur de lEducation Nationale.
Ils ont été les moteurs de la mobilisation qui, les 16 mars et 24 mars, a vu des centaines de milliers denseignants et de non-enseignants manifester.
Allègre a dû démissionner. Il ne pouvait plus diriger le système éducatif comme Sautter pour les finances. Allègre nétait plus crédible, ni utile pour le gouvernement. Ceci est à mettre au crédit de la mobilisation.
Quelle est la mission de Lang et Mélenchon ? Retirer les réformes ? Arrondir les angles ? Regagner la confiance du milieu enseignant ?
Les premières décisions permettent une première réponse :
Mélenchon et la presse ont annoncé que ce nouveau statut (approuvé par les syndicats de la FSU, la FEN, le SNALC) avait été débarrassé de tout élément de flexibilité, de pondération et dannualisation.
Il nen est rien ! Certes, depuis la 1ere mouture du projet de décret Allègre, des reculs ont été obtenus. Les aspects les plus voyants de la flexibilité ont été retirés (la fourchette 15-21 heures sur les périodes de PFE), mais celle-ci est maintenue en lien avec la mise en place des projets pluridisciplinaires. Si la pondération des heures de suivi délèves en stage disparaît, le forfait horaire subsiste dans des limites qui entraîneront la nécessité dHeures Supplémentaires Année. Même remarque pour le passage de 23 à 18 heures. Certes cette reconnaissance officielle des 18 heures pour tous est importante mais elle se fait sur la base dune discrimination envers les PLP en SES-SEGPA (2001 au lieu de 2000) et sans créations demplois dans limmédiat.
Plus de 600 millions de francs en année pleine seront prévus pour les LP. Ils serviront à financer les 58 000 HSA prévues en plus pour les LP à la rentrée 2000 (passage de 23 à 18 H, suivi délèves en stage, soutien en français et mathématiques, décharge pour les professeurs coordonnateurs).
Arrondir les angles ? Sans doute. Retirer les réformes décidées ? Certainement pas.
Le statut en létat ne répond pas à nos attentes. Nous refusons :
Quant aux projets pluridisciplinaires, nous y sommes hostiles dans les conditions présentes. Ils sont le vecteur de la flexibilité, se feront au détriment des heures denseignement, sans concertation. Le flou qui préside à leur contenu (pédagogique ? professionnel ?) permet de faire à peu près nimporte quoi. Ils seront le moyen pour les proviseurs dasseoir un peu plus leur pouvoir.
Et puis il y a tous les autres points de la plate-forme du 06 mars sur lesquels il ny a aucune avancée :
Nous continuons à revendiquer avec force le retour aux grilles horaires en vigueur actuellement, le retrait de la charte sur la formation professionnelle intégrée, le réemploi et la titularisation sans condition de tous les précaires actuellement employés.
Des AG détablissement sont indispensables pour informer le personnel, débattre de la situation, assurer le succès de la consultation des personnels, poursuivre la mobilisation.
Le SDEN-CGT 93 soutient les établissements en grève, appelle à participer à la manifestation du 1er mai. Les établissements en lutte ont décidé de manifester le 26 avril et le 3 mai. Cette manifestation doit être loccasion de relancer laction contre la précarité sur la base de la plate-forme du 6 mars.
Nous maintenons toutes nos exigences et nous appelons les établissements à mettre en échec lapplication de la réforme et de la charte dans les établissements. Nous considérons que la réflexion autour des contenus, des modalités et des objectifs de lenseignement professionnel est une nécessité pour avancer nos propositions. Les états généraux proposés à tous par lUNSEN-CGT peuvent permettre davancer dans cette direction.
Le Bureau départemental SDEN-CGT 93
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