Compte rendu de la 1ère réunion relative aux grilles horaires élèves.

Alain Gautheron

L’administration était représentée par la DESCO, des membres des CPC, de l’Inspection Général et du corps d’inspection. Pour les syndicats : le SNETAA, le SE FEN, le SGEN CFDT, FO, Le SNALC et pour la première fois le SNEP FSU, ainsi que le SNPDEN.

L’UNSEN CGT était représentée par Jean-Claude Linqué et Alain Gautheron.

L’objectif de cette table ronde, défini par le ministère, était, en partant d’un bilan de la mise en œuvre des nouvelles grilles, d’identifier les besoins prioritaires des disciplines en fonction :

A partir de cet objectif le ministère à fixé le cadre de la " réflexion " selon les principes suivant :

mais, " des éléments sont à ne pas négliger "

Le SNETAA et FO n’ont assisté qu’au début de la réunion. Pour des raisons différentes, ils ont annoncé qu’ils ne participeraient plus aux rencontres multilatérales. FO pour des raisons de désaccord profond avec les propositions ministérielles, le SNETAA pour des questions de représentativité syndicale au Conseil Supérieur de L’EN. Le SNETAA et FO se réservent néanmoins la possibilité de rencontre bi-latérales avec le ministère

Tous les représentants syndicaux ont condamné le cadre très restrictif de la table ronde par rapport aux possibilités d’évolution

Chacun a dénoncé la grande confusion " l’infaisabilité " de la mise en place des nouvelles grilles et plus particulièrement de l’organisation des PPCP :

Pour le SE-FEN " mise en place désastreuse des PPCP "," nous sommes en plein irrationnel ". Pour le SGEN " il se fait tout et n’importe quoi "

Le SNPDEN se réjouit de l’organisation de la table ronde, mais dénonce le caractère inapplicable " et inappliqué " des nouvelles grilles.

Les représentants du ministère ont reconnu les difficultés en les minimisant et en les justifiant. " Toute innovation est difficile à réaliser ", " le bilan est contrasté mais des choses positives se mettent en place ".

Le discours est offensif et fait appel à la responsabilité de chacun, " il faut sortir des discours convenus et essayer de faire avancer ". Les grilles horaires ont été repoussées par la représentation syndicale au Conseil Supérieur de l’Education (CSE) " mais il s’est passé des choses depuis ", " un certain nombre de choses ont été entendues ", " nous avons eu, par exemple, des échanges approfondis sur les PPCP ", " la rentrée a été meilleure que les années précédentes ".

Sur les marges de manœuvre, : " vos interventions seront prises en compte par le ministre " " sur les contraintes budgétaires, nous n’excluons pas des évolutions ", " les effectifs des LP nous permettront de dégager des marges pour l’an prochain "

Résumé de l’ intervention de la CGT.

Nous sommes opposés aux grilles horaires tant sur la forme que sur le fond

Nous avions alerté lors des luttes de l’an dernier sur l’infaisabilité des nouvelles grilles. En fonction de ce qui remonte des établissements, le constat c’est que les grilles nouveau régime ça ne marche pas !

L’inadéquation entre le statut des PLP et la conception des grilles a initié des numéros d’équilibriste, qui installent des situations très diverses qui portent atteinte à l’unicité même des formations. Ce qui se passe d’un établissement à l’autre est très variable et engendre des disparités dans les horaires consacrés aux différentes disciplines.

Au centre, il y a les PPCP qui ajoutent à la désorganisation. La généralisation des PPCP, le plus souvent considéré comme un gadget pédagogique par nos collègues conduit à des aberrations d’emploi du temps. (Quelques exemples).

Quant au fond, nous réaffirmons notre opposition aux PPCP.

Son caractère axé sur le professionnel va tout tirer vers le bas. Il y a une instrumentalisation de l’enseignement général, c’est rigide, Ce n’est pas souple, et en fin de compte ça réduira l’initiative au lieu de la développer.

Nous sommes pour des activités pluridisciplinaires autour de projet, mais pas comme ça.

Nous sommes pour des projets " ouverts ", à caractère, culturel, scientifique voire professionnels lorsque le besoin s’en fait sentir avec des moyens spécifiques pour la concertation des équipes pédagogiques.

D’un point de vue statutaire et organisationnel, nous réitérons notre opposition à toute référence dans le statut des PLP aux PPCP et au suivi des PFE. Ce sont des éléments d’ordre pédagogique qui n’ont rien à faire dans un statut.

Nous sommes favorables à la diminution horaire élèves, mais l’horaire global du face à face pédagogique doit être préservé. Or, il y a diminution du volume horaire global surtout pour les enseignements professionnels. La marge de manœuvre que constitue la durée des PFE n’a pas, selon nous, été suffisamment exploitée.

Nous sommes très circonspects sur le fondement pédagogique qui consiste à organiser les PFE pour les 1ers niveaux de formation fin juin pendant la période des examens. Quelles possibilités de suivi par les enseignants qui sont pris par les examens ? Quelles possibilités d’exploitation pédagogique ?

Les taux de dédoublement, soit disant supérieurs, sont en fait très théoriques compte tenu des effectifs de recrutement .

Pour terminer, compte tenu des marges d’évolution que vous nous proposez nous nous interrogeons sur la poursuite de notre participation à cette table ronde.

Conclusion.

Les seules avancées que nous avons enregistrées lors de cette réunion concernent l’abandon des directives pédagogiques qui incitaient à l’organisation des PFE fin juin.

Peut être pouvons nous espérer un abaissement des seuils de dédoublement, et encore, ce n’est pas certain. Sur le reste rien : PPCP maintenu, PFE dans les volumes actuels également.

Il s’agit en définitive, au travers de ces tables rondes, d’un appel à un travail en commun avec les services du ministère sur des aménagements techniques qui devraient permettre " la faisabilité ". Par exemple, " les volumes bi-annuels cycle " ne sont divisibles par rien si on veut aboutir à des horaires hebdomadaires sans décimale. L’objectif du ministère, c’est de mettre de l’huile pour que ça puisse tourner.

Il y a à s’interroger sur la pratique du dialogue social du (ou des) nouveaux ministres. Allègre ne nous consultait pas, Mélenchon nous écoute mais ne nous entend pas, c’est " cause toujours ". Il ne se prive pas pour autant d’évoquer, dans les décisions qu’il prend, le soin qu’il apporte à la concertation.

En ce qui concerne les PPCP, nous ne sommes pas les seuls à les réprouver. Nous avons quelques difficultés à discerner le point de vue du SNETAA sur la question, mais le SGEN et le SNALC les rejettent sur le fond. Cela n’empêche pas le ministère d’affirmer qu’il y a accord, consensus etc.

Pour ce qui nous concerne, nous déciderons de la poursuite ou non de notre participation en fonction de la nature des réponses qu’apportera le ministère sur les marges de la concertation. Si tout est d’ores et déjà bouclé, nous ne voyons pas l’intérêt de continuer.

Quoi qu’il en soit, l’intervention des personnels reste l’élément incontournable. Il convient de mener l’information sur les enjeux , à partir des comptes rendus des différentes rencontres avec le ministère. Le 4 pages FTP reprend l’essentiel de nos positions, il convient donc de continuer sa diffusion et de faire signer massivement la pétition qui l’accompagne.

Retour à l'accueil ou pour adhérer au SDEN-CGT Educ'action 93