Pour défendre la formation, transformons l’IUFM

 

Lundi 2 septembre, alors que les enseignants faisaient leur rentrée, le Monde publiait une tribune libre intitulée « En finir avec les IUFM ». Dans une argumentation digne de la fatigue des discussions dans la salle des profs lors de la dernière récréation, les auteurs ne critiquent pas seulement l’IUFM, mais bien l’idée même de formation initiale des enseignants.

Cet article passerait inaperçu, si dans le contexte actuel, il ne faisait pas en même temps écho aux tentations existantes de réduire la formation. Alors que le gouvernement s’apprête à réduire le nombre d’enseignants, à supprimer le plan pluriannuel de recrutement déjà insuffisant du précédent gouvernement, il est de bon ton d’affirmer que l’on pourrait encore faire des économies budgétaires sur le dos de la formation.

Certes, les auteurs relèvent l’infantilisation qui existe dans la formation, l’écart entre pratique et théorie, mais c’est pour regretter un système de formation sur le tas, où le stagiaire apprenait le métier uniquement en l’exerçant, sans jamais réfléchir collectivement sur ses pratiques, sans jamais s’interroger sur la pédagogie et la didactique. Certes, certains cours d’IUFM sont inadaptés. Mais à aucun moment, les auteurs ne soulignent l’insuffisance de moyens de la formation.

Certaines critiques des auteurs peuvent être en partie fondées, mais leurs conclusions devraient en être inversées. Ce n’est pas un « moins de formation » qui est nécessaire, mais bien au contraire, un « plus et mieux de formation ».

Ce n’est pas parce que l’on sait ce qu’on doit enseigner, que l’on sait enseigner, la formation initiale est nécessaire. C’est pourquoi, pour la CGT-Educ’action, il faut transformer l’IUFM pour aller vers des IUFME (Institut universitaire de formation aux métiers de l’éducation), avec une formation de deux ans après le concours et une prise en responsabilité progressive des élèves. Avec la négociation des contenus de formation, cela doit permettre de réduire l’écart entre théorie et pratique.

Les auteurs de l’article dénoncent l’hégémonie de l’IUFM sur la formation. Or, aujourd’hui de nombreuses catégories de personnes intervenant dans l’éducation, ne sont pas formées dans les IUFM, voire n’ont aucune formation, notamment les ATOSS, les personnels non-titulaires. De véritables IUFME devraient permettre à tous d’être formés, de se rencontrer afin de créer de réelles pratiques collectives pour transformer le système éducatif. Tels sont les objectifs de la CGT-Educ’action, défendons-les ensemble !

 

Indemnités de stage non-versées

Depuis le 1er trimestre 2002, les élèves-professeurs, comme les autres stagiaires ne reçoivent plus les indemnités de stage auxquelles ils peuvent avoir droit. Raison : le ministère n’a pas versé le budget correspondant. .

La CGT et des stagiaires ont déjà interpellé le directeur de l’IUFM. Une action en direction du ministère est à envisager.

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