Budget 2003 : Diminution et redéploiement des postes de fonctionnaires !

 

Le 5 juillet dernier, Alain Lambert, secrétaire d’Etat au budget, déclarait qu’il y aurait moins de fonctionnaires en 2003. Il relayait ainsi les volontés du Medef dont c’est une des exigences principales.

La baisse annoncée s'est confirmée lors de la présentation du budget le 25/09.

 On voit déjà venir l’argument suivant : que représente 1089 fonctionnaires en moins (chiffre officiel) alors que les effectifs de la fonction publique ont cru de 10% entre 1990 et 2000 pour atteindre 3,1 millions d’agents ?

Tout d'abord ce chiffre ne prend pas en compte tous les emplois précaires qui vont disparaître (emplois-jeunes). De plus, ce qui est notable c’est l’inversion de la tendance qui en prépare d’autres et la disparité des situations entre les ministères. Il y a redistribution des emplois et des crédits au profit des ministères de la sécurité (+ 1864 postes), de la justice (+ 1924 postes), de la défense (+ 1534 postes). Tous les autres ministères perdent des emplois ou bénéficient de lignes budgétaires ridiculement insuffisantes (exemple : la recherche).

Le recrutement de 13000 policiers et gendarmes, de 10000 personnels de justice sur 5 ans se fera au détriment de l’éducation nationale du ministère de l’économie et des finances (- 1361 postes), du ministère de l’équipement, des transports, du logement, du tourisme et de la mer (- 747 postes) et de bien d’autres.

 

L’éducation nationale remise en cause

5600 MI-SE en moins (12% du total), 18000 aides-éducateurs supprimés, plan de recrutement prévu dans le second degré (1000 créations de postes, 1000 par transformation d’HSA, 3000 postes pour titulariser les précaires) annulé. Autotal, 3412 emplois seront supprimés. Le ministère se glorifie des créations d'emplois prévues dans le 1er degré et le supérieur. Certes mais loin des besoins : 1000 postes pour 40000 enfants supplémentaires pour les écoles.

 

 Plusieurs objectifs du nouveau gouvernement se croisent pour engager ce processus de diminution des emplois : l'objectif européen de baisse des dépenses publiques (même si les échéances européennes d'équilibre des comptes sont reportées à 2006) et la décentralisation façon Raffarin.

 

La baisse des dépenses publiques passe par la diminution du nombre de fonctionnaires. Comment faire ? S’appuyer sur la baisse démographique des jeunes scolarisés pour diminuer le nombre de professeurs nécessaires comme l'a annoncé M.Darcos mais aussi ne pas remplacer tous les départs en retraite.

M. Marini, rapporteur général du budget au Sénat a chiffré les économies réalisées à partir de différents scénarios : 11,6 milliards d’euros récupérés en 2007 si le non remplacement est total, 4,8 milliards d’euros économisés pour un remplacement à 75% des départs en retraite. Le remplacement à 95 % ne rapporterait à l'Etat que 980 millions d'euros.

 

Quant à la décentralisation, une loi et des assises devraient voir le jour. Elle servira d'alibi pour transférer aux régions, dont plusieurs piaffent d'impatience, la gestion de certains personnels (Mi-SE dans l'immédiat). A la place des surveillants, il y aurait des "assistants d'éducation" recrutés et payés par les régions. L'Etat ne prévoit que 14 millions d'euros pour cofinancer ces emplois. Que seraient ces "assistants d'éducation" ? Sans doute des emplois à vocation polyvalente pour faire de tout dans l'établissement.

C'en serait fini du statut qui définit le surveillant comme un étudiant salarié.

C'en serait fini de l'égalité entre établissements (barème d'attribution à partir du nombre d'élèves entre autres).

Le budget 2003 : un budget de classe. Ministère de l'Emploi : crédits en diminution de 6,2 %. Ministère de la Défense : + 6,1 %.

 Autant de raisons pour ne pas se laisser faire.

 

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