L’effritement des effectifs élèves dans les LP publics :
posons les vraies questions !

Quelle est l’ampleur réelle de la diminution des effectifs élèves dans les établissements professionnels assurant une formation initiale publique ? Une quantification par département, par académie, et au niveau national s’impose.

A quel moment du circuit de formation cette évaporation est-elle importante : au début d’un niveau de formation, pendant son année terminale ou lors du passage d’un niveau de formation à un autre ? Quelles sont les formations et quels sont les publics les plus touchés ? D’autres critères permettraient d’affiner l’approche que l’on a de la réalité.

Le retour de la croissance, l’explosion des petits boulots expliquent en partie le fait que les élèves soient tentés de quitter le circuit scolaire. Cette tentation est d’autant plus grande, que les difficultés matérielles des familles ne permettent pas aux élèves d’avoir les moyens pour étudier.

Les responsables de l’éducation nationale essaient de trouver d’autres explications, celles qui arrangent leurs choix politiques.

L’apprentissage est alors présenté comme la voie de formation professionnelle préférentielle, pour de plus en plus d’élèves. C’est le prétexte pour notamment :

De telles réponses sont déjà mises en œuvre. De grosses sommes d’argent public sont depuis des années dépensées pour la promotion de l’apprentissage. La charte de l’enseignement professionnel intégré préconise l’allongement des périodes des PFE. C’est ce qui a été mis en œuvre cette année pour les BAC PRO. Il en sera de même pour les CAP l’année prochaine.

D’autres pistes sont avancées par les déclarations de Mélenchon : une prise en charge par l’état d’une rémunération des élèves pendant les périodes des PFE, une remise en cause du collège unique, une orientation des élèves plus précoce, plus massive et par l’échec dès la 4ème , l’implantation des 4ème et 3ème technologiques dans les LP réduisant ainsi les passerelles vers le cursus général.

Une coïncidence de trop ! En effet, le rapport de l’OCDE incite fortement à une orientation vers l’enseignement professionnel, le plus tôt possible. C’est à dire, avant que les esprits ne soient imprégnés d’une culture générale, dotant de capacités de réflexion critique et de réaction. Il a été prouvé que plus la qualification de la main d’œuvre est élevée, plus sa combativité est grande. Il s’agit donc, tout au contraire, de préparer à la précarité, à la flexibilité et à la docilité.

Si ce n’est pas le cas, pourquoi d’autres pistes ne sont-elles pas explorées ?

Enfin, ne s’agit-il pas, sous couvert de valoriser l’enseignement professionnel, d’en faire le réceptacle de tous les tamis de sélection d’une école de marché ?


Rectificatif à l’article sur les collèges du numéro de décembre

Au collège République à Bobigny, la direction est non seulement fréquentable, mais elle est partie prenante de tous les projets qui tendent à améliorer les conditions de vie et d'apprentissage de tous les collégiens. C'est cette même direction qui a permis au collège de ne plus être à la dérive, comme c'était le cas il y a de cela quelques années. Il n'en reste pas moins qu'il y a encore à faire. Par ailleurs, il faut préciser qu'une enseignante a participé au projet de formation des délégués des élèves. Faible participation certes..."

Jeanine Marsetti

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