Licenciée par téléphone, puis réintégrée

Le lundi 12 mars 2001, le personnel du LP B. apprenait avec stupeur qu’une collègue de menuiserie, madame P. contractuelle, avait été licenciée par téléphone le vendredi précédent. Le matin du même jour, un remplaçant s’était déjà présenté.

Interdiction était faite à madame P. de se présenter au lycée, le 12 mars. Ses élèves (CAP post-SEGPA) étaient priés de se chercher un stage durant toute la semaine puisque le remplaçant ne pouvait commencer tout de suite.

C’était la 2e tentative de licenciement en 3 mois contre madame P.

Aussitôt la riposte s’organisait : pétition signée, interpellation et audience au Rectorat pour dénoncer l’illégalité de la procédure dans la forme, l’injustice au vu du rapport d’inspection qui notait des progrès certains par rapport aux inspections-bilans antérieures, " le bon comportement, la motivation des élèves ".

En vain ! Il fallait pourtant gagner la réintégration de notre collègue.

Le ministère et la presse étaient informés des pratiques du Rectorat de Créteil.

Jeudi 15 mars, grève et 2e délégation au rectorat. Nous sommes reçus par M. Masliah, directeur des ressources humaines, M. Doudement inspecteur. Ils reconnaissent les maladresses (!) du rectorat et proposent que le contrat aille au terme du 31 août prévu, que notre collègue soit affectée en surnombre, sans responsabilité directe d’élèves pour se former professionnellement. " C’est un cas unique " nous ont dit nos interlocuteurs.

Il n’empêche : c’est bien la première fois qu’un(e) contractuel(le) se voit reconnaître un droit à la formation.

Nous l’avons obtenu par une lutte collective, ensemble et solidaire de madame P.

Le problème posé est bien celui du recrutement et de la formation des enseignants contractuels. Rien ne leur est proposé pour se former au métier d'enseignants.

Il faut dorénavant revendiquer ce droit pour les contractuels.

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