LP Sabatier (Bobigny) :
le lycée des métiers, le retour déguisé
Des
signaux ont été donnés, pour annoncer, l’éventualité d’un intérêt de l’administration
pour l’idée du lycée des métiers.
L’élaboration
du document «diagnostic d’établissement », demandé par le Rectorat,
a été, l’occasion d’affirmer des choix présentés comme ceux de l’ensemble
des personnels et des élèves. Le concept de la concertation semble prendre
un tournant historique. Il s’agit au fait de faire semblant. Il ne faut
pas rêver ! Nos supérieurs hiérarchiques savent, à notre place, ce
qui est bien pour nous. L’enjeu est de mettre en application leurs certitudes,
avec un vernis démocratique. Vous pensez bien que la démocratie, la vraie
doit se mériter.
Sur
le plan local, c’est le refus de voir disparaître la diversité des formations
offertes aux élèves et de restructurer le lycée autour de ses 3 filières
«nobles » : l’optique-lunetterie, l’esthétique et la coiffure.
La suppression d’une demi-section de Bioservices est déjà effective à la
rentrée prochaine, celle des Métiers de secrétariat et des Sciences médico-sociales
se fera progressivement mais sûrement. Un seul point noir persiste. La directive
du Rectorat insiste sur l’ouverture et le maintien des CAP «post SEGPA »,
un public qui dérange.
Après la sélection des enseignants, celle des
élèves trouvera sa traduction par l’éjection des sections à «problèmes ».
Ne vous inquiétez pas ! Ils auront leur place dans le système éducatif,
mais pas dans le lycée des «métiers » qui recrutera ses élèves ailleurs
qu’autour de Bobigny. Peut-être les centres d’enfermement pour «mineurs
délinquants », pourront être la place idéale pour certains ? Le
fait que la diversité des publics élèves, a constitué pendant des années
un facteur d’équilibre et de régulation de la souffrance de certains, n’intéresse
pas. C’est vers «zéro défaut » que l’on doit arriver ! Malheur
à ceux qui ont des défauts ! Pourtant, même le président de la république
est loin de ce score.
Ce
qui a le plus marqué dans son argumentation, c’est de considérer que le
Label veut répondre aux carences suivantes :
Et pour être plus convaincant sur la nécessité
de la démarche de labellisation, M Olivieiri, a rappelé qu’heureusement
pour nous, qui connaissons le système de l’intérieur, nous arrivons à protéger
nos enfants. Et les enfants de tous les autres ! Les autres qui méconnaissent
les rouages du système et qui font confiance à l’état et à son école, ne
méritent-ils pas toute la protection, la qualité et l’excellence ?
Nous avons mal pour eux et mal pour nos enfants, qui par choix et
en connaissance de cause, fréquentent l’école publique des mêmes quartiers
que tous les autres.
Enfin, et ce n’est pas la fin, le chef de l’établissement
nous informe que le Rectorat nous demande de réfléchir sur un projet d’établissement :
La proposition qui nous est faite, est de retravailler
sur les mêmes thèmes imposés lors du «diagnostic ». Nous tenterons
de faire prendre en compte nos points de vue.
La
résistance continuera ainsi que la revendication de l’excellence pour tous,
pour ceux qui «savent » et pour ceux qui «ignorent ».