Les enseignants ne veulent pas être exclus !

Une proposition d'accord-cadre Fonction publique d'Emile Zuccarelli, jamais promulguée, n'avait recueilli qu'un seul avis syndical favorable. Devant cette situation, le gouvernement a fait passer un décret (n* 2000-815 du 25 août 2000).

Ce décret ne recueillait, lors de la consultation syndicale, aucun avis syndical favorable.

Une fois le décret publié, les différents ministères de la Fonction publique tentaient une négociation rapide. Devant les difficultés rencontrées et les contradictions apparues entre la RTT, l'ARTT, le maintien ou la disparition des missions, la nécessaire continuité du service public et le refus inscrit dans les budgets de créer les emplois nécessaires, le gouvernement a ralenti le processus de discussions. Il faut dire que les mobilisations du public, en décembre, puis en janvier (les 9.12, 18.01, 25.01, 30.01), prolongés par d'autres luttes par secteur (santé, finances ... ) ont créé un rapport de forces en faveur des fonctionnaires.

L'échéance reste cependant (c'est le texte) le 01.01.2002. En toute logique, pour l'Education nationale, cette échéance devrait se situer au 01.09.2001, étant donné le fonctionnement ancré sur l'année scolaire.

Concernant les personnels ATOSS second degré, supérieur et les CROUS, l'Education nationale a engagé un processus de négociations,

Concernant les personnels d'enseignement, d'éducation et d'orientation ayant tous des statuts particuliers, les craintes annoncées publiquement par la CGT, dès octobre 2000 (CNU de Dijon le 12.10.2000), se confirment.

Alors que les enseignants n'ont rien obtenu en 82 (passage de 40 h à 39 h), alors que tout montre l'augmentation des charges de travail due à la transformation du méfier, ne pas proposer le bénéfice de la RTT à ces personnels relève du scandale.

Les lois Aubry 1 et 2, ainsi que le décret ARTT Fonction publique, sont des textes législatifs permettant à tous, dans le pays, d'accéder à une réduction du temps de travail. Cette aspiration et revendication de travailler mieux, moins, autrement, est devenue un fait de société majeur.

Certains sont prêts à détourner les enjeux en amalgamant la réduction du temps de travail et les conditions de travail. Ne doutons pas que le gouvernement serait enchanté de cette aubaine. Or, une revendication ne se négocie pas par un déplacement latéral sur une autre revendication.

La réduction du temps de travail, c'est d'abord la réduction du " temps à disposition de l'employeur ", qu'il s'agisse, en ce qui concerne l'enseignement, du temps présence-élèves, du temps de préparation chez soi, de la formation continue, des concertations diverses, de contacts avec des organismes ou des entreprises, de dialogue avec les parents,...

La réduction du temps de travail est un enjeu : emploi mission de service public et réduction du temps de travail pour les intéressés.

Depuis les années 50, et mises à part les mesures catégorielles, certes non négligeables, la majorité des enseignants (instituteurs, certifiés, agrégés) n'ont pas eu de RTT ou de congés supplémentaires.

En 1982, le passage de 40 à 39 heures fut une opération blanche pour les enseignants. A chacun de décider si un "fait de société incontournable" peut contourner les enseignants !

Agrégés, certifiés, PLP, PEPS, PEGC, AE, Ch. Ens

Leurs horaires hebdomadaires de service sont respectivement de 15 ou 18 heures. Ceux-ci sont inchangés depuis la création des grades correspondants, et notamment depuis le décret de 1950 concernant les obligations de service. Certains grades ont obtenu par la lutte, à différentes périodes, des alignements horaires (PEGC, PLP) sur l’ensemble de la catégorie.

Les revendications de réduction du temps de travail pour les enseignants du second degré, agrégés et certifiés, font débat, y compris dans notre organisation. Ceci dit, comment ne pas prendre en compte les surcharges de travail survenues ces dernières années ? Comment imaginer une profession entière mise à l’écart de la RTT ?

Notre syndicat ne souhaite ni revendication au rabais, ni surenchère.

Si nous voulons que la RTT soit substantielle, visible, significative, ne faudrait-il pas envisager en lieu et place des 15 heures et 18 heures d’obligations de service présence élèves, 12 heures et 14 heures ? Qu’en pensez-vous ?

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