Le financement des dépenses de scolarité et de vie scolaire : des aides ou de vraies allocations détudes ?
" Aucun enfant ne doit être exclu dune activité dans lécole parce que ses parents ne sont pas en mesure den assurer le financement. Ainsi, léducation nationale doit répondre impérativement aux situations difficiles que peuvent connaître des collégiens, des lycéens et des élèves de lenseignement spécialisé du second degré ou leurs familles pour assumer les dépenses de scolarité et de vie scolaire. A cette fin, il a été créé un fonds social collégien et un fonds social lycéen, complétés en 1997 par la création dun fonds social pour les cantines destinés à faciliter laccès de ces mêmes élèves à la restauration scolaire. Les fonds sociaux doivent assurer légalité de tous. "
Cest un extrait de la circulaire n° 98-044 du 11/3/1998 (BO N° 12 du 19/3/1998) qui officialise la création du fonds cantine et définit les finalités et les conditions de gestion du FSL et du FSG.
Le fonds social lycéen (le FSL).
Il existe depuis 1991. Un rapport de linspection générale de ladministration de léducation nationale (lIGAEN), daté de juin 1995, a fait état des constats suivants :
Le même rapport a pointé les difficultés suivantes :
Le rapport a noté également la critique formulée par les assistantes sociales de SEINE-SAINT-DENIS. Ces dernières mettent en avant les difficultés permanentes de certaines familles et linadéquation avec le caractère occasionnel de laide attribuée jusqualors. Elles affirment également que les décisions de refus sont de plus en plus mal acceptées.
Le fonds social collégien (le FSC).
Il a été créé à compter de janvier 1995. Auparavant, les bourses nationales attribuées aux collégiens avaient été supprimées et remplacées par une " prime de rentrée ", en septembre 1994, en application de la loi du 25/7/1994 relative à la famille. Les crédits afférents à ces bourses ont été transférés à la caisse dallocations familiales. Les critères dattribution de cette "prime " sont différents de ceux concernant les bourses.
La suppression des bourses sest traduite, selon une enquête menée par lIGAEN dans le BAS-RHIN (région connaissant des difficultés économiques), par :
LIGAEN a souligné, par ailleurs, dans son rapport de juillet 1994, que la proportion des demi-pensionnaires était, en moyenne, de 22% dans les collèges "sensibles " contre 60% dans lensemble des collèges publics. Ces chiffres ont été repris, en avril 1995, par un rapport de deux parlementaires, pour déplorer "labsence dune politique de restauration ".
Il a fallu attendre 1997 pour voir créer un fonds social collégien et lycéen pour les cantines.
Dautres aides ont vu le jour : bourses départementales, aides pour les PFE, fonds cantine régional, aides financières de la région (800F par élève de LP de la SEINE-SAINT-DENIS pour lachat du petit matériel et promesse dassurer la gratuité des manuels scolaires à partir de 2001)...
Que revendiquer et comment agir ?
Assurer la gratuité de lenseignement public et légalité de tous doit être laxe fondamental de nos revendications et de nos actions. La prise en charge par létat des dépenses de scolarité et de vie scolaire permettra de traiter laccès aux études, comme un véritable droit réel. Loctroi de bourses nationales détudes, à la hauteur de lensemble des besoins exigés par la scolarité de chacun, en est le moyen le plus juste et le plus digne. La gratuité des transports doit être également assurée. Ce sont ces revendications quil faut commencer à poser au niveau des différentes instances. Il faut les faire avancer avec les élèves, les parents délèves et leurs instances représentatives.
Multiplier les aides, les fractionner, laisser les critères de leur attribution à larbitraire de choix locaux, sont autant de facteurs qui participent à lapprofondissement des inégalités existantes.
Le manque, bien des fois, dinformation, de transparence et de démocratie dans la gestion de ces aides ; le pouvoir de décision excessif des chefs des établissements sont autant déléments supplémentaires qui plaident contre ce système daides.
Lobligation de la démarche de demande daide est en elle-même inadmissible. Elle substitue au droit de mener ses études sereinement un système dassistanat, engendrant culpabilité et honte.
Chaque élève doit avoir ses fournitures, ses manuels, son équipement scolaires, à la rentrée scolaire et sans se soucier de savoir si sa famille pourra faire face ou non. Chaque élève doit se restaurer normalement, sans avoir à se cacher dans un escalier pour avaler un casse croûte ou reprendre le cours le ventre vide. Chaque élève doit pouvoir : ! lincapacité de payer des frais de transport trop chers. Chaque élève doit avoir lunique souci dapprendre et de comprendre.
Aujourdhui, il faut néanmoins agir pour exiger le minimum que dictent les textes officiels :