Avec le peuple argentin !

Quelques semaines avant le forum social mondial de Porto Alegre, le peuple argentin montrait par son impressionnante mobilisation que les thèmes défendus depuis plusieurs années, lors des manifestations de Gênes, Bruxelles, contre la mondialisation libérale sont de plus en plus d’actualité.

L’Argentine, un des pays les plus développés d’Amérique latine-a vu son économie s’effondrer, sous les coups des politiques imposées par le FMI (remboursement de la dette, politique d’ajustements structurels). En effet, depuis les années de dictature militaire des années 80 et les gouvernements qui ont suivi, les politiques libérales se sont imposées comme dogme en Argentine : généralisation des privatisations, déréglementation, subordination de toute la vie économique aux marchés financiers et aux placements dans les pays étrangers, politique d’argent cher qui enrichit les rentiers et les actionnaires en alignant le peso sur le dollar, austérité sur les salaires. La dette du pays envers les banques et institutions internationales explose et une fuite des capitaux de plus de 140 milliards de dollars.

Les conséquences sont importantes : monnaie sans valeur, salaires non payés, production en chute entraînant un développement massif du chômage. 17% de chômeurs, plus de 30 % d’Argentins vivent sous le seuil de pauvreté, et des millions de gens affamés qui n’ont plus d’autre solution pour nourrir leur famille que de piller les magasins.

 Durant plusieurs semaines, le peuple argentin s’est mobilisé : pillages avec redistribution dans les quartiers populaires, manifestations massives et bruyantes des « casseroles » étaient quotidiens. Les piquets et blocages sur les routes se sont multipliés. Des comités de quartier, de jeunes, et de femmes se sont partout structurés. Une consultation populaire a réuni 3 millions de suffrages pour une allocation chômage de 380$ et une allocation universelle pour les moins de 18 ans et les plus de 65 ans. La première réponse du gouvernement argentin a été l’état de siège et la répression des manifestations : le président De la Rua a été obligé de démissionner. Mais, au delà des présidents qui se succèdent, ce sont les politiques libérales qui doivent être démissionnées définitivement.

 Aujourd’hui, après la démission arrachée de plusieurs présidents, le peuple argentin a besoin de notre solidarité. Celle-ci doit s’exprimer notamment, par la revendication de l’annulation de la dette de tous les pays du tiers-monde, la priorité au paiement des salaires et non aux bénéfices des sociétés, un plan d’urgence sociale pour donner un emploi à tous les travailleurs.

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