Lycée des métiers : l'excellence, la qualité
Pour qui et à quel prix ?

A marche forcée et sans consultation démocratique, M. Mélenchon, ministre de le formation professionnelle veut labelliser 90 LP avant le 31/12/01 et 200 d'ici la fin de l'année scolaire.

Les nominés seront choisis par un comité "d'experts" (recteur, région, branches professionnelles) après un audit de qualité. Labellisés pour une période de 5 ans, ils devront respecter un cahier des charges précis et évolutif pendant cette période.

Audit, label, charte de qualité, service de proximité …: le vocabulaire nous entraîne plus du côté du marketing que de la formation.

Quatre établissements sont pressentis en Seine-Saint-Denis : Condorcet à Montreuil (génie des matériaux, traitement des surfaces), L.de Vinci à Tremblay ( transport et logistique), M.Cachin à Saint-Ouen ( santé et secteur social), Voillaume à Aulnay-sous-Bois (électrotechnique).

Les personnels ont-ils été informés de ce choix et des conséquences qui en découlent ?

M.Mélenchon se dit animé de nobles intentions : promouvoir les LP, établir des passerelles avec la formation technologique, regrouper les formations d'un même métier dans un établissement unique, rassembler les différents publics (apprentissage, formation initiale et continue, voire étudiants). Ces établissements seront accueillants avec des locaux adaptés, conviviaux, des salles de réunion, du personnel social et para-médical. Séduisant n'est ce pas ?

Qui peut être contre la qualité de la formation ?Mais quel est le prix à payer ?

Tout d'abord, l'insertion dans un emploi dans un bassin d' emplois censé déterminé les filières de formations porteuses d'emplois. Comme si les entreprises étaient capables de connaître leurs besoins sur le moyen terme. Comme s'il n'y avait pas de licenciements, de fermetures d'entreprises, de délocalisations. La contrainte introduite par le cahier des charges sera de faire évoluer les formations dispensées selon le bon vouloir des patrons.

Le lien étroit avec les entreprises ira jusqu'à des coopérations technologiques voire des transferts technologiques du lycée vers des PME-PMI ; ceci n'est pas sans rappeler les contrats de jumelage chers à L.Fabius quand il était premier ministre. Quelle liberté pédagogique peut-il exister pour les enseignants dans ces conditions ? L'enseignement deviendra l'exécution d'un contrat imposé qu'il faudra respecter sous peine de perdre le label.

Concernant les conditions de travail, les maîtres-mots sont parcours adaptés, individualisés, souplesse du temps de travail. Les entrées dans le lycée des métiers pourra se faire à n'importe quel moment de l'année scolaire (que ce soit pour un jeune ou pour un chômeur géré par le PARE). En l'occurrence, l'aménagement du temps de travail qui en découlera ira dans le sens d'une flexibilité maximum, d'une dérégulation absolue. Pas question de réduction du temps de travail, de création d'emplois.

Pour une autre Europe dans un autre monde :

Pendant la réunion des chefs d’Etat européens

Euromanifestation syndicale Jeudi 13 novembre à Bruxelles

Vendredi 14 décembre : Marche pacifique vers le sommet

La CGT organise un bus pour le 13 , le collectif VAMOS pour le 13 et 14.

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A vrai dire, le lycée des métiers c'est la continuation de la charte pour la formation professionnelle intégrée de C.Allègre.

Le fait de labelliser des LP, d'en faire des lycées d'excellence avec aune garantie de qualité ne pourra que jeter le discrédit sur les LP non labellisés qui seront considérés et traités comme des établissements de seconde zone et laissés à l'abandon.

Il y a donc grand danger de voir la formation professionnelle publique cassée en deux, les personnels divisés par la concurrence qui les opposera.

Qu'en sera-t-il de la carte des formations ? Regrouper dans un seul établissement tout ce qui concerne un métier supprimera des formations existantes aujourd'hui dans plusieurs LP et imposera des déplacements beaucoup plus importants aux jeunes.

Au contraire de M. Mélenchon, nous voulons la qualité pour tous les LP ce qui suppose des moyens pour travailler dans de meilleures conditions, pour donner une bonne qualification à tous les jeunes, qu'ils aient le maximum de chances pour obtenir un diplôme qui reste une garantie dans la recherche d'un travail.

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