Réduire le temps de travail, les effectifs dans les classes,
faire vivre la démocratie

Comme d'autres, les enseignants subissent le malaise social, la désespérance et l'absence de repères d'une partie de la jeunesse.

Lundi 17 décembre

Congrès départemental préparatoire au congrès national de la CGT-Educ’action

9h-17h

Bourse du travail de Saint-Denis

Soyons nombreux !

Personne, dans les salles de professeurs, ne pense que 18h de cours dans le second degré soit un privilège. Le mythe de l'enseignant qui travaille peu n'existe que chez les personnes ignorantes de la réalité du métier.

Les réformes pédagogiques à moyens constants ont alourdi notre charge de travail : multiplication des réunions hors du temps de travail, charges périphériques toujours plus nombreuses…

L'absence de diminution significative des effectifs rend la gestion d'une classe très difficile et épuisante.

Les jeunes ont changé. Leur diversité sociale, culturelle ; leurs préoccupations modelées par la société moderne ; leur scepticisme et parfois leurs préjugés sont une dimension importante que les IUFM ne sont pas parvenus encore à intégrer dans la formation des jeunes enseignants.

La violence des rapports sociaux, les conflits, nés dans le quartier, se transportent à l'intérieur de l'école.

Il y a une vraie interrogation de beaucoup d'enseignants sur la pertinence du métier. Comment continuer à enseigner, à transmettre des connaissances, faire acquérir des méthodes de travail lorsque la priorité devient la gestion des conflits, la régulation sociale ?

Lassitude, repli sur soi, stress, congés maladie, scepticisme, amertume, mutation géographique, remise en cause de l'école pour tous… : c'est ce qui se passe quand on n'en peut plus.

En son temps, Chevènement avait stigmatisé "les sauvageons", d'autres les parents démissionnaires. Bref, les "classes dangereuses" comme on disait au 19e siècle.

À ces difficultés, il n'y a pas de réponses toutes faites venant uniquement de l'éducation nationale car l'origine de beaucoup de problèmes est extrascolaire.

Des choix de société sont à opérer : de vrais emplois statutaires redonnerait du sens à l'acquisition d'une qualification, d'un diplôme ; développer les métiers du secteur social permettrait d'aider les familles et les jeunes en difficulté ou à la dérive ; rénover l'habitat qui a perdu la dimension humaine dans certaines villes et quartiers.

Pour ce qui nous concerne, que faire ? Le droit de retrait lorsque la situation est estimée inassumable, la gestion collective des conflits, mettre en place une vie démocratique associant les élèves au fonctionnement du collège, du lycée, instaurer des liens réguliers avec les familles.

Réduire le temps de travail des enseignants, diminuer de façon significative les effectifs dans les classes, sont des impératifs incontournables. Ils ont des conséquences budgétaires que les gouvernements doivent assumer. Cela veut dire plus de professeurs, plus de locaux et d'établissements scolaires.

Pour toutes ces raisons, nous ferons grève le 10 décembre

Michel Bidaux, le 27 novembre 2001

Secrétaire départemental

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