Lettre aux gens de pouvoir !
Face au regain des phénomènes de violence depuis la mi-novembre, lensemble du personnel réuni en AG le mardi 5 décembre 2000 demande quune journée soit banalisée pour faire le point sur la situation de létablissement.
Un climat de tension règne depuis plusieurs semaines, ce que nous navions pas connu depuis trois ans : apparition de dégradations quotidiennes, comportement de plus en plus difficile d une petite minorité délèves envers les personnels et les autres lycéens. Incivilités, insultes, menaces deviennent monnaie courante.
Et maintenant deux passages à lacte :
Les enseignants ont cessé les cours une première fois le jeudi 30 novembre pour tenir une assemblée générale et voir comment faire face. Un courrier a été envoyé à lensemble des parents pour les informer de la situation et une lettre pétition massivement signée adressée aux autorités de tutelles.
Aujourdhui, suite à lagression du deuxième collègue, une journée banalisée est prévue le vendredi 8 décembre avec la participation de lensemble des adultes et des délégués lycéens laprès midi.
Suite aux incidents, nous attendons toujours le soutien et laide des autorités de tutelles, mais pas un mot de linspection académique, du rectorat, et encore moins du ministère !
Comment répondre à cette situation qui est celle de plusieurs établissements de lacadémie et de la région parisienne ?
Est-ce à lEcole de prendre en charge les problèmes que la société refuse daffronter ?
Est-ce aux personnels des établissements de supporter ce qui devient insupportable ?
Que font nos décideurs, nos têtes pensantes des rectorats et des ministères, pour nous venir en aide ?
Où êtes vous , messieurs les gouvernants ?
Quand allez vous sortir de vos bureaux feutrés de la rue de Grenelle pour oser affronter notre réalité journalière ?
Quand allez vous prendre conscience de la réalité, de celle que vous avez fabriquée, de la misère dans laquelle vous nous laissez patauger ?
Quand , allez vous, messieurs de la " gauche plurielle " enfin porter assistance aux jeunes et aux adultes en danger dans vos banlieues et vos villes ghettoisées ?
Mais vous êtes peut-être trop occupés par dautres tâches plus importantes ? Comme la préparation des prochaines élections qui pourront vous permettre de continuer de vivre à labri des bruits et des mauvaises odeurs de la misère !
Bien à vous.
M. MORIN.
Enseignant au L.P. Timbaud dAubervilliers.