Rentrée 2001 :
Des mesures sans réflexion, ni moyens !

La lecture des différentes circulaires de préparation de la rentrée 2001 fait apparaître une multitude de mesures nouvelles sans pour autant que les contenus et les moyens soient présents.

Collèges :

La réforme du collège se met en place dès cette rentrée en 6e (2002 en 5e, 4e, 2003 en 3e). Cependant le cahier d’exigences devant définir le socle commun de connaissances n’existe toujours pas. Dans ce cadre, seule la 6e est dotée d’un horaire fondé sur des enseignements communs (26 + 2h), excepté les activités de remédiation (de 0 à 4h).

Dès cette année et dans le flou, les mesures préconisées entraînent une diversification et un alourdissement des tâches des enseignants. Dorénavant, ceux-ci doivent assurer :

1. Un meilleur accueil des élèves en 6e : pédagogie, vie scolaire, compréhension des différents espaces de vie, communication et règles de vie communes. Un aménagement des emplois du temps pendant les premières semaines est préconisé. Des initiatives, à l’exemple de stages à l’extérieur sont destinées à développer un savoir-être.

2. Un suivi et un accompagnement du travail personnel des élèves par le biais d’un dispositif propre à chaque collège.

3. Le développement de ce qui est considéré comme étant innovant : classes à projet artistique, organisation de l’établissement en mini-collèges par niveaux, prise en charge par les volontaires de l’enseignement de 2 disciplines. A cela s’ajoute le suivi commun de la scolarité avec les familles , le partenariat avec les associations dans le cadre de contrats d’éducation locaux.

4. Un renforcement du lien CM2/6e notamment par une exploitation approfondie des évaluations début 6e.

5. L’intervention de l’ensemble des enseignants dans le renforcement de l’apprentissage du français. Le développement de nouvelles stratégies pédagogiques dans le domaine scientifique et l’introduction d’une 2e langue vivante en 6e (à partir de 2002) en cohérence avec la réalité du bassin de formation

6. La prise en charge de la validation des acquis de primaire dans le brevet informatique dès 2001.

Dans ce contexte, inutile de préciser que la circulaire ne fait pas mention d’un temps de concertation pour le travail en équipe, encore moins de la RTT. Le collège doit changer, mais dans le sens d’un collège pour tous et avec les moyens nécessaires à sa démocratisation.

Lycées professionnels

La circulaire articule l’ensemble des mesures autour de la notion d’adaptation de la formation et de l’éducation autour de la réalité des bassins d’emploi. De cela découle :

1. Le développement des lycées de métier avec une diversité des parcours de formation (statut scolaire, apprentissage, formation continue).

2. L’adéquation des formations délivrées en SEGPA et EREA au bassin

3. L’orientation des élèves en fonction d’actions les sensibilisant à la réalité des métiers du bassin.

4. La collaboration entre " équipes du bassin " et " ingénieurs pour l’école " pour renforcer la collaboration école-entreprise.

Par ailleurs, le ministère s’acharne avec les PPCP et en fait une priorité de l’inspection Une nouvelle circulaire relative aux PPCP devrait être publiée. Le bilan et l’analyse des PFE de l’année écoulée seront faits par des commissions dans les établissements. Des classes à projet culturel (dotation éducation nationale : 4000 frs à compléter par des financements particuliers) et des ateliers facultatifs d’EPS sont également créés.

Enfin, contrairement à la nécessaire mise en place de la démocratisation de la formation et de l’éducation, on assiste à une nouvelle hiérarchisation de filières. Des classes européennes de bac-pro vont être créées en LP, alors qu’en même temps la mise en place de 3T à vocation professionnelle devraient être développées.

Le problème n’est pas d’adapter les filières de formation aux besoins des entreprises, mais bien de créer des emplois et d’assurer l’accès à la culture pour tous. n

 

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