Réforme des IUFM
Vigilance et combativité !
La
réforme des IUFM est une nécessité ! Tout le monde en convient !
Mais jusquà présent, tous les projets élaborés par le ministère, ne
répondent en rien aux besoins dune réelle formation des enseignants
et risquent même daggraver celle-ci.
Après avoir mis au placard les propositions dAllègre, Lang cherche à
son tour à réformer lIUFM en reprenant certains aspects du précédent
projet ministériel. En effet, le rapport détape Cornu-Brihault développe
des propositions de réforme qui devront déboucher sur un rapport final dont
le Ministère se servira pour réformer lIUFM dès la prochaine rentrée.
Si nous reconnaissons certains principes énoncés dans ce rapport détape
comme positifs, un certain nombre de points nous apparaissent, en revanche,
comme contradictoires, voire dangereux.
Certains principes positifs
Lintroduction du rapport reconnaît que " les
nouveaux enseignants ont souvent le sentiment de navoir pas été suffisamment
préparés à enseigner dans des conditions parfois difficiles ". En
conséquence, il propose une articulation étroite entre théorie et pratique
et louverture de la formation à de nombreux domaines comme la psychologie,
les sciences de léducation, la sociologie, la philosophie pour élargir
la connaissance des élèves, élaborer une gestion des difficultés scolaires,
de la violence, etc.
Il propose la mise en place dun cadrage national tant pour les modalités
de recrutement dans les IUFM, que pour les concours (Professeurs décole)
et les formations. Cette mesure permettrait de réduire les arbitraires et
les inégalités dans la formation. Cependant, les rapporteurs nuancent immédiatement
cette proposition en laissant aux différents IUFM la réelle maîtrise des modalités
et contenus.
De même, lidée dune prise en compte des étudiants en échec par
une réorientation possible (retour dans le cursus universitaire) est positive,
mais pourquoi ne pas proposer directement la validation de la 1ère
année par un diplôme universitaire.
Enfin, la réflexion autour dune transition entre la formation initiale
à lIUFM et la formation continue lors de la 1ère année de
titularisation (considéré comme une 3e année de formation) va dans
le bon sens. Cependant, il serait utile de confirmer la proposition dun
service allégé pour les titulaires débutants.
mais une logique dangereuse
Le rapport prévoit que le concours serve à vérifier " laptitude
du candidat à exercer le métier denseignant ". Pour cela,
des stages dobservation et de pratique accompagnée dans des établissements
scolaires seront demandés aux candidats. Ces stages devront permettre de passer
lépreuve pré-professionnelle du concours.
Cette nouvelle orientation donnée au concours posent plusieurs problèmes :
La révision prévue de la carte des formations risquent de réduire le nombre
de sites dispensant des formations diversifiées. De nombreux étudiants devront
donc changer de région pour suivre leur formation et préparer leur concours.
Problème dautant plus grave que le rapport ne prévoit rien pour le financement
des études des candidats au concours.
Par ailleurs, le texte envisage lintroduction dune promotion au
mérite pour les enseignants qui seraient conseiller pédagogique. Certains
conseillers le sont déjà plus par intérêt que pour laide pédagogique
quils apportent. Cela risque de saggraver.
En ce qui concerne les étudiants salariés, la proposition denseignement
à distance est insuffisante. Ne pourrait-on envisager des cours du soir ou
le samedi ?
et des absences remarquables
De nombreux besoins actuels des étudiants et des stagiaires
ne sont pas évoqués.
Ainsi, le rapport ne remet nullement en cause la mise en responsabilité des
stagiaires dès la rentrée, dont lobjectif est avant tout de les utiliser
comme moyen denseignement (évitant les créations de postes nécessaires),
plus qu à leur dispenser une réelle formation.
Par ailleurs, aucune possibilité de contestation des décisions des jurys de
titularisation nest prévue.
Enfin, les propositions concernant les formations des enseignants du technique
et professionnel sont scandaleuses. En effet, le rapport a comme unique orientation
lapprofondissement du lien avec lentreprise lors de la formation.
Ainsi, il stipule que lors du recrutement, les candidats seront sélectionnés
en fonction de leurs " connaissances des réalités socio-économique ",
que lors de la 1ère et 2ème année dIUFM, des stages
en entreprise devront être effectués, et enfin, que la " 3e
année " doit être loccasion dune formation sur les entreprises.
Ces propositions sinspirent directement de la " charte de
lenseignement professionnel intégré " que les personnels ont
combattu au printemps 2000.
Une réforme des IUFM est nécessaire !
Nous proposons au minimum :
Une formation en 2 ans après le concours avec un réel aller-retour entre stages dobservation dans différentes classes et formation (prenant en compte tous les aspects du métier), puis une prise en responsabilité progressive dune classe, sur un temps libéré du conseiller pédagogique.
Un revenu pour les étudiants préparant le concours
Louverture des postes nécessaires aux concours
La prise en compte dans la formation des besoins des stagiaires et des étudiants
Ces propositions doivent être la base dune réflexion plus large. Cest aujourdhui aux stagiaires, étudiants et formateurs de sinscrire dans ce débat et dagir pour une réelle transformation de la formation des enseignants.
Les élections au Conseil dadministration et au Conseil scientifique et pédagogique de lIUFM sont un moyen davancer une autre idée de la formation. Nous vous proposons den discuter avec nous et dêtre candidat(e) sur les listes de la CGT Educaction.