Réforme des IUFM, une logique dangereuse

L’année 2000/2001 est celle de tous les dangers. En effet, Lang annonce la mise en place d’un projet de réforme des IUFM que son prédécesseur n’a pu mener à son terme grâce à la forte mobilisation des personnels des lycées professionnels. Les orientations de Lang s’inscrivent dans la même logique que celles d’Allègre : gel de l’emploi public, rentabilité des moyens existants.

Sous prétexte de rénover la formation, le projet de réforme des IUFM cherchait en fait à rentabiliser davantage encore les stagiaires en allongeant la présence dans les établissements (8 heures de stage en responsabilité plus la pratique accompagnée pour le 2nd degré, 12 semaines dans le 1er degré). Par cette mesure, c’est le métier d’enseignant qui est directement remis en cause, puisqu’aucune formation n’est véritablement nécessaire pour l’exercer. Cela alourdirait également la charge de travail des stagiaires tout en permettant une économie de postes.

De même, la semestrialisation de la formation en 1ère année qui aurait avancé le concours, visait à faire des économies budgétaires sur les moyens de formation en sélectionnant les candidats et ne répondait pas aux attentes des étudiants en terme de créations de postes et d’une véritable formation.

Ainsi, il était proposé une nouvelle formule pour le concours. Celui-ci aurait désormais compris trois phases :

-Une sous-admissibilité en septembre qui permettrait de recruter les candidats admis à préparer le concours pendant le 1er semestre,

-Une admissibilité en janvier qui aurait pour objectif d’évaluer compétences disciplinaires, mais aussi aptitudes pédagogiques et relationnelles (sic),

-Une admission en juin évaluant les compétences professionnelles après un stage des admissibles d’un mois en classe.

Quel serait l’avenir des étudiants recalés dès janvier ? Comment peut-on évaluer des compétences professionnelles après un seul mois d’observation en classe ? Quelle garantie pour les non admis IUFM ou candidats libres de passer le concours alors qu’ils n’auront pu faire de stage d’observation, sachant que la plupart travaillent ? Quels sont les moyens de financement de l’année IUFM pour les étudiants lorsque l’assiduité est un des critères de recrutement ? Dans quelle mesure, ce stage d’un mois ne sera pas considéré comme un premier élément de formation, permettant d’alléger encore la formation des stagiaires ?

Ce projet est très éloigné de la nécessaire transformation de la formation et des revendications des étudiants, stagiaires et élèves-professeurs.

Si sur ce terrain, la mobilisation a permis le recul du Ministère sur la réforme de l’IUFM, la vigilance s’impose à nouveau.

Dernière minute : Un rapport rédigé par deux chargés de mission du Ministère, vient de nous être communiqués. Tout en revenant sur certaines propositions d’Allègre, celui-ci en reprend ses grandes lignes :

Une affaire à suivre, donc !

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